samedi 8 décembre 2007

....Vice versa (suite)


La mélancolie se dessine-elle ? Dimanche 2 décembre, Libération consacre son portrait final à Dominique A afin de restituer à juste titre l’actualité très chargée de l’artiste. Ainsi Christophe Losson affirme que « sa musique se dessine » et que « ses dessins se chantent ». Parmi cette actualité gonflée à bloc, un recueil de BD autour de quelques chansons depuis LA FOSSETTE jusqu’à L’HORIZON, propose une fois de plus un parallélisme entre deux arts, le dessin, plus particulièrement la bande dessinée, et la chanson. Ce formidable tourbillon artistique de l’inspiration pourra à nouveau être mis à épreuve, de la même façon que l’on a pu s’interroger la dernière fois sur le lien très étroit qu’il pouvait exister entre la chanson et la littérature. Monsieur A récidive et met en pâture plusieurs titres aux inspirations picturales de dessinateurs favoris. Dominique A est aussi un amateur de bd, les journaux de bord archivés sur son site en témoignent.
On pourra apprécier le talent de chacun, les styles différents et imaginer une fois encore ce qui a pu déclencher de tels dessins. Une chanson entière résumée sur une planche unique, un condensé graphique pour un texte. Autant la nouvelle pouvait étaler le format étriqué du poème chanté, autant l’exercice difficile du dessin unique est un travail de synthèse extrêmement complexe.
Certaines chansons imposent des mouvements géographiques et temporels et l’on peut croire que l’astuce habile de composer le dessin en plusieurs fenêtres restitue au mieux l’évolution et la mobilité du texte (Peyraud ; Lizano ; Bézian ; Duprat ; Delacroix ; Murat). Dessin unique, bande dessinée, deux choix d’expression qui dansent l’un près de l’autre. Le dessin unique impose avec puissance une vision choc et instantanée. Le choix est-il à chaque fois judicieux ?
Image fidèle au texte, avons-nous imaginer ces clichés dessinés en écoutant les chansons ? Que ferions-nous dire à nos crayons s’il fallait croquer un des titres, le résumer par quelques traits ? Encore un bel exemple d’inspirations entrecroisées, de déclics artistiques.
On peut alors se demander si l’oppression, l’angoisse, l’anonymat, la peur d’être surveillé par des chiens ressort du dessin de Joél Legars (Douanes). Ces pornographies glaciales maintes fois chantées (pour la peau ; le commerce de l’eau ; oublie) sont elles révélées sur la planche ?? Savourez les textes, rappelez-vous des refrains, appréciez les traits en fredonnant la mélodie, souvenez-vous du Bowling, la nouvelle de Brigitte Giraud, lire, écouter, regarder la planche de François DUPRAT…. Et ma fille intéressée par cette arborescence culturelle, ayant reconnu l’auteur graphique de « Bowling », me montre une Bd du même auteur et se laisse à rêver d’une éventuelle chanson sur « Léo Cassebonbons ».

Dominique A est l’artiste le plus inspiré pour faire s’entrechoquer les différents arts et moyens d’expression. Que déclenche t-il dans le cerveau d’un artiste qui l’écoute ? Qui d’autre que lui propose autant à la culture en générale ? Tourbillon artistique.. Que reste t-il à créer comme ondes parallèles ? l’art culinaire ? un plat « pour la peau », une vodka Dobranoc, ou un dessert « en secret » …..

VincenD


DOMINIQUE A (textes illustrés) Editions Charrette
« quelques traits, inspirés pas de délicieuses notes et mots de Monsieur A »

http://www.commentcertainsvivent.com/
editions.charretteanadoo.fr

1 commentaire:

charlu a dit…

Je viens de visiter ton site et d’en faire une première lecture, un peu rapide mais je suis frappée par la qualité de ton écriture. Vraiment, le texte est très agréable à lire même si on n’est pas très au fait du domaine musical (ce qui est mon cas !). Et donne envie d’en faire plus connaissance. Je commence à mieux comprendre cette boulimie musicale qui t’habite. Je trouve très intéressante la réflexion sur la créativité et le parallèle entre différentes formes d’expression artistique. Chacun, par ses dispositions ou sa sensibilité va aller vers telle ou telle forme d’expression mais les unes comme les autres peuvent procurer des prises de conscience ou des moments d’émotions intenses. Bref, j’ai l’impression de m’exprimer un peu comme un pied mais en résumé, ma première visite a été une très bonne surprise !

Bonne journée

Catherine 75

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