jeudi 20 janvier 2011

Wire




Il est temps, après ma longue flottaison drone planante expérimentale, de revenir dans le « monde des vivants », que les semelles recollent à la terre ferme.

« Red barked tree» c’est un peu redéfinir l’essence même de Wire et une synthèse de leur longue carrière. Retrouver la vitesse d’origine, l’urgence tout en y apportant l’accalmie pop, le son moderne de l’escapade Githead, créé sur le label de Colin Newman Swim, et le rock tonitruant du retour 2003. « Object 47 » en 2008 avait laissé le groupe sur un son propre, une écoute facile pour un disque présentable. Ce cru 2011 renoue avec la tension grandiloquente qui a fait la marque de fabrique du séisme musical exploité pour eux, entre 77 et 79. L’esprit punk venait alors mater le mouvement hippie mourant et le glam rock foisonnant.
« two minutes » et « moreover » sont des sommets de rage déjà lâchée généreusement sur « read & burn » et son équivalent lp «Send » . Le groupe revenait à la vitesse d'une comète sans Bruce Gilbert.
La mutation consommée, Wire accouche d'un travail décontracté avec tout le patrimoine dans la besace. Et c’est très bon, indie, rock, punk, pop, et l’art de Colin Newman, ainsi que sa voix, touchent à la perfection.
« ivre sans temps mort, jouir sans entrave » suinte à nouveau dans ce disque merveilleusement emballé. Concis et propre, brûlant et maîtrisé, « Red barked tree» est un aboutissement, un grand cru, le disque idéal pour revenir sur terre.





J'ai découvert Wire avec "154", (sortie en 1979 et prété fin 90's (eh oui si tard) par Rodg), la dernière pièce d'une trilogie inaugurale aux guitares distordues, à l'esprit punk surpassant The Clash ou Sex Pistol (dans la qualité des morceaux). Cette musique effrénée était alors nouvelle pour moi et m'a initié à la cold wave, au punk, les autres ont suivi. Wire redécouvert avec plus de hargne quelques années plus tard avec « Send » et « Read & burn » 2003..et là c'est la révélation, l'injection des anticorps grâce auxquels je peux écouter dorénavant toute cette culture rageuse et urgente. Une vitesse à couper le souffle (morceaux entre 1.50 et 3 min maximum) et un son de guitare métallurgique. Immédiatement Githead en 2005 embraye sur un son et une ligne de basse que j'adore, torride et chaloupée. « Profile » passe en boucle avec un zoom spécial sur « raining down », puis « alpha », « cosmology for beginners » et « they are » (les autres albums de Githead sont nettement moins bons). Voilà pourquoi en l'espace de deux jours et quatre écoutes (la cinquième en ce moment), je suis tombé complètement accroc à « Red barked tree » dans son ensemble, un espèce d'aggloméré de tout ça. Un chef d'œuvre....et si on commençait le top 2011 rubrique rock ?

Wire 2011 "Red barked tree" label : pink flag.
http://www.pinkflag.com/

Chronique multi-média (5 vidéos) ici.

1 commentaire:

Francky 01 a dit…

Hello.

Le retour de Wire, après un "Object 47" de bonne facture.
"Red barked tree" est un très bon disque de post punk (mais est-ce que, 30 ans plus tard, ce terme est pertinent ??), de rock indie teinté d'électro et de groove chaloupé.

Un groupe au sommet de sa forme dont les prestations scéniques ne déçoivent pas !!!
Après Swans, The Ex et The Fall l'an dernier, encore des anciens et fondateur du Post punk de retour....et au top !!!

A +

Clogs 2003

  Près du Butin ensablé, la Seine s’emmanche. Du laiteux mou s’engouffre dans l’albâtre. La Manche n‘a que faire de l’océan, ici le bras l&...