jeudi 15 septembre 2011

Simon Fisher Turner


















Une âme figée par l'absence, des corps dans la glace, une expédition sonore en drone polaire, Elegi il y a quelques jours, Simon Fisher Turner vient en relais à Varde imposer le silence pour retracer à son tour la tragique aventure du capitaine Scott en Antartique.


Des étendues blanches, de l'or blanc en falaises séminales, un tracé, une inspiration crayeuse, mon village silencieusement gelé.
Quelque part sur la planète, le blanc est signe de terreur.

Ces frimas lancinants et dilués lèchent en blizzard létal les quelques hommes qui s'aventurent. Des notes de piano ensevelies résonnent en givre calfeutré, comme chez Portrait of David. Les drones sont des spectres sonores continus délicieusement incorporés aux field recordings de l'expert Chris Watson invité ici. Des bouts de bandes de l'époque finement incrustées dans le paysage, comme des fantômes. Banjo, soprano, refuge brun, quarts rouillés accrochés burinés de café, ultime étape avant que la banquise engloutisse. Le son est sourd, comme brouillé par le froid ankylosé, la neige capitonnée, blanc cathodiques. Et puis les drones en vagues successives sur ce paysage vierge, matière sonore du vent, aquilon de gypse, tornade de marbre, légères brises de quartz...la bande son idéale, avec « Varde » d'Elegi, superbement emballée dans du calque blanc, comme un brouillard à la banquise sur la photo à l'intérieur.

Simon Fishr Turner 2011 « The great white silence » label : soleil moon
http://www.simonfisherturner.com/
http://www.soleilmoon.com/

échelle de richter : 8,6
support cd (double album : 1h45 de son en 3 parties)
après 3 écoutes

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