vendredi 15 février 2008

Machinefabriek


Autre ambiance, autre tableau, création nocturne aléatoire aux inspirations diverses, chaque couleur posée sur la toile et nuancée avec la précédente encore fraîche est une délicate surprise quant à la lumière du jour,le lendemain, la touche apparaît différente et l’ensemble de la composition transformée. Il suffit d’ajouter un élément pour orienter le voyage sur un autre chemin. « Zeeg », la dernière production de Machinefabriek est une douce nappe synthétique étalée sur 36 minutes. Quelques notes aérées de guitare en papier peint dessinent une épopée sonore délicieusement décorée de quelques effets de bruitages bricolés très féeriques à travers laquelle l’esprit peut se poser là où les images naissent. Un village de montagne en l’occurrence, des bruits de fond qui semblent provenir d’un alpage dans lequel un troupeau erre.
La touche en plus, le bricolage superposé qui transforme le tableau fut, quand par inadvertance j’ajoutais à ce paysage des chants d’oiseaux qu’un site sur lequel je surfais à la recherche d’information sur un artiste, proposait en bruit de fond. Bruits de fond ajoutés, je pensais ces sifflements de martin pécheur comme partie intégrante au disque. C’est en coupant le lien Internet que les oiseaux se turent à ma grande surprise. Presque déçu que ce paysage se dénude des sérénades animalières, je redécouvrais un autre paysage pourtant peint avec les mêmes couleurs, mais privé d’un élément. C’est au moment où les oiseaux disparurent, qu’à la vingtième minute l’atmosphère devint inquiétante, beaucoup plus proche des réalisations habituelles de Machinefabriek. Le bruitage cesse, et le noisy urbain proche de la manufacture, comme une introduction à « welcome to the machine » lâche un son monocorde et régulier.
Coïncidence sonore, en tout cas, la transition avec la chronique précédente prouve que chaque atmosphère est un minutieux dosage sonore qui débouche à la moindre variante à un paysage différent. A la deuxième écoute de Zeeg sans aucun bruitage ajouté, mes semelles collaient un peu plus à la terre grasse. Ceci dit, les albums des Hollandais sont infaillibles, ils tranchent net avec l’inspiration, celle qui fait des voyages fantastiques d’une profondeur telle que l’on a du mal à remonter….ou redescendre…oiseaux ou pas ….au choix.

MACHINEFABRIEK (Mariska Barrs/Wouter Van Veldhoven/Rutger Zuydervelt) 2008 "zeeg" label : digitalis/arts & crafts ed
http://www.soccercommittee.com/ . http://www.machinefabriek.nu/ (du son est proposé en téléchargement libre)

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